Mesures de prévention du risque littoral

Connaître - informer - surveiller - prévoir - réduire la vulnérabilité - prendre en compte l’aménagement (PPR)

La meilleure protection consiste à laisser un espace de liberté à la mer. Celui-ci servira à la dissipation de l’énergie des vagues et à la constitution d’un cordon dunaire qui protègera de la submersion et formera un réservoir de sable face à l’érosion.
Il est donc important de préserver les espaces encore libres de tout aménagement.
 
Dans les secteurs déjà aménagés, et lorsque cela reste techniquement possible, le recul des infrastructures ou des aménagements sera privilégié.

De plus, la solution d’un recul stratégique (pour des aménagements tels que des routes ou de la cabanisation) est souvent intéressante économiquement à long terme tout en permettant de restaurer le caractère naturel du site et donc son attrait touristique.
 
Les prescriptions pour la protection des biens et des personnes doivent prévoir :

  1. Dans les zones soumises à la submersion et dans le cas où des installations nouvelles peuvent être autorisées, il est important que le premier niveau utile et les accès soient à une altitude supérieure au niveau maximal de l’eau en tempête centennale (2 m NGF).
    Les sous-sols doivent être interdits.
     
  2. Pour les zones de front de mer urbanisables pouvant être atteintes par les vagues, les constructions devront être conçues pour résister à la pression des vagues.
     
  3. Pour les zones de front de mer encore naturelles, il est important de limiter, voire même d’interdire, les constructions ou aménagements susceptibles de provoquer ou d’accentuer les phénomènes d’érosion et la fragilité du cordon dunaire.
    Les aménagements nécessaires à l’exploitation des plages pourront obtenir une autorisation sous réserve qu’ils soient démontés en période hivernale.

Jusqu’aux années 80/90 la réponse à l’érosion était locale et ne prenait pas en compte la globalité du phénomène. Les solutions apportées (souvent des enrochements) stabilisaient le phénomène localement mais ont parfois entraîné une aggravation sur les secteurs voisins.

Aujourd’hui, les solutions sont recherchées à une échelle cohérente avec le phénomène naturel : la cellule sédimentaire (partie du littoral fonctionnant de façon autonome par rapport aux portions voisines).
 

Le recul stratégique et la restauration d’un équilibre et d’un fonctionnement naturel sont favorisés par rapport aux protections lourdes.
 
Sous l’égide de la Mission Littorale et en partenariat avec les services régionaux de l’État, les départements, la région et les organismes publics concernés, des orientations pour la gestion de l’érosion ont été élaborées.
 
Elles définissent une politique commune et des principes de gestion de l’érosion :

  • Il est naturel que le littoral bouge et il est illusoire d’espérer le fixer partout.
  • Le littoral est un système global et les réponses à l’érosion ne peuvent être apportées durablement qu’à l’échelle minimale de la cellule sédimentaire (définie dans le SDAGE Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux RMC). 
  • Il est indispensable de respecter et de restaurer un espace de liberté pour le littoral.
  • Le recul stratégique doit être favorisé car il est la réponse la plus durable à l’érosion.
  • Le recul stratégique et la restauration du fonctionnement naturel sont les seuls modes de gestion envisageables pour les secteurs à dominante naturelle.
  • La modification du transit doit être réservée aux secteurs à enjeux forts et indéplaçables.
  • La protection des cordons dunaires existants (notamment contre la sur-fréquentation) est essentielle car ils sont nécessaires au bon fonctionnement du système littoral.
  • Les plages et les ouvrages de protection nécessitent un entretien et un suivi qui doit être pris en compte dès la mise en place du mode de gestion.
  • La surveillance et le suivi du littoral doivent être renforcés et généralisés pour mieux déterminer cet espace de liberté et être capable de prévoir les évolutions futures du littoral.
  • Des études visant à comprendre et modéliser le fonctionnement global du littoral doivent être lancées.

Enfin, à une échelle plus locale, plusieurs études de diagnostic pour la gestion de l’érosion ont été réalisées (Le Racou – Le Tech, Leucate- Barcarès, Saint-Cyprien, entre la Têt et l’Agly).

Elle ont abouti à la définition de schémas de gestion de l’érosion qui devront être mis en œuvre.