Le risques d'incendie de forêt en Occitanie

Mis à jour le 19/09/2023

En France, une saison 2023 sous le double signe de l'intensité et de la maitrise

La saison 2022 s'était caractérisée par des feux sur l'ensemble du territoire métropolitain, durant une période plus longue avec une simultanéité et une intensité rarement égalée.

La saison 2023 dénote par rapport aux 20 dernières années. En effet, le phénomène des feux de forêt s'est installé sur une période plus longue. Le premier feu important a débuté le 16 avril sur la commune de Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales, et a ravagé près de 870 hectares, faisant de cet incendie le plus important de l'année. L'épisode de canicule que nous venons de traverser, à une période inédite de l'été, associé à une sécheresse qui perdure, peut faire craindre que la saison pourrait durer a minima jusqu'à la fin du mois de septembre.

Les conditions climatiques plus clémentes sur le Nord de l'hexagone ont permis de limiter l'extension des feux, qui se sont essentiellement concentrés à la zone Sud, traditionnellement plus touchée. Le massif landais a également subi un certain nombre d'incendies, demeurés toutefois circonscrits.

Cette saison a été à fort risque : au 26 août, on dénombrait 12 200 départs de feu. Certains jours, les sapeurs-pompiers ont dû lutter contre plus de 250 départs de feu. Si ces chiffres sont moins importants qu'en 2022, ils sont du même ordre de grandeur qu'en 2021 (respectivement 12 528 et 8 821 interventions). Sur les 10 dernières années, on ne dénombre, en moyenne, qu'un peu plus de 10 000 incendies par an.

En terme de surface, 2023 sera sans commune mesure avec 2022, puisque qu'au 26 août 13 450 hectares ont brulés contre 65 422 l'an passé.
Face à un nombre conséquent d'incendies, la surface brûlée reste contenue, signe que le dispositif mis en place grâce au guet aérien armé, aux moyens prépositionnés, et au renforcement des moyens aériens et terrestres, a porté ses fruits. La très grande majorité des feux n'a pas dépassé la surface d'un hectare.

La lutte contre les incendiaires, traduite par une présence sur le terrain et une capacité affirmée d'enquête a permis l'interpellation, durant la saison 2023, de 60 personnes pour des faits d'incendie volontaire ou de tentatives d'incendie volontaire.

L’État mène une politique de prévention active des incendies de forêt qui s’articule autour :

  • de la surveillance, l’alerte et la lutte contre les incendies
  • de la gestion de la forêt mais aussi de l’espace entre la forêt et les habitations
  • de la connaissance des incendies et de leurs causes
  • et de l’information du public.

Qu’est-ce qu’un feu de forêt ?

On définit l’incendie de forêt comme un incendie qui atteint bois, forêt, landes, garrigues, maquis et reboisements dont la surface est supérieure à 1 hectare.

Trois éléments sont nécessaires pour qu’un incendie se déclare :

  • Un combustible : végétation ou zone boisée
  • Un comburant : oxygène présent dans l’air. Le vent active la combustion et accélère la propagation en desséchant les végétaux à l’avant des flammes
  • Une source de chaleur : flamme, étincelle, objet incandescent…

Réchauffement climatique : quels impacts sur les incendies ?

Hausse des températures, canicules plus fréquentes, sécheresses plus sévères sont attendues d’ici la fin du XXIème siècle. Les différents rapports d’expertises publiés ces dernières années indiquent que ces phénomènes vont provoquer une aggravation du risque feu de forêt et une extension des zones sensibles aux incendies.

En Occitanie, les zones potentiellement sensibles aux incendies de forêts pourraient considérablement s’étendre d’ici 2040. Si elles se concentrent aujourd’hui majoritairement dans les 4 départements littoraux, elle pourraient s’étendre vers l’arrière pays et les zones de montagne.

Les obligations légales de débroussaillement (OLD), qui est concerné et que faire ?

Le débroussaillement est obligatoire dans les zones exposées à un risque d'incendie.

Il consiste à limiter les risques de propagation d'incendie dans des zones exposées en matière d'incendie (en pratique, aux abords des forêts).

Le périmètre de débroussaillement varie en fonction du lieu de résidence.

En zone rurale : L'obligation de débroussaillage et de maintien en état débroussaillé s'applique aux propriétaires de terrains situés à moins de 200 mètres des bois et forêts.

Cette opération doit être réalisée autour de votre habitation sur une profondeur de 50 mètres. Le long des voies d'accès à votre terrain (route, sentier, chemin privatif), cette opération doit être réalisée autour de votre habitation sur une profondeur de 10 mètres de part et d'autre de la voie.

En zone urbaine : Le périmètre varie en fonction de l’existence ou non d’un Plan Local d’Urbanisme. Toutes les informations concernant les zones urbaines en fonction de vos critères se retrouvent sur le site de service-public.fr.

Qui contrôle la bonne réalisation du débroussaillement ?

Le maire s'assure du respect de l'OLD pour les constructions, les campings, etc. Le préfet assure le contrôle des OLD des réseaux linéaires et des propriétés communales.
Le préfet assure également des opérations de contrôle en appui des maires ou en cas de carence de ces derniers

Qui paie les frais de débroussaillement ?

Les frais de débroussaillement sont à la charge du propriétaire du terrain concerné. Il faut compter entre 1 000 et 2 000 € par hectare.

Plus d’informations sur https://agriculture.gouv.fr/prevenir-et-lutter-contre-les-incendies-de-foret

L’accès aux massifs forestiers : réglementation et restriction

Chaque année, pendant l’été, l’accès à certains massifs forestiers est réglementé en fonction des conditions météorologiques et du risque incendie. Balades, randonnées, mais aussi circulation et stationnement des véhicules sont limités ou interdits selon les arrêtés préfectoraux en vigueur dans chaque département.

En effet, en période à risque, pouvant s’étendre de juin à octobre, la présence dans les massifs de randonneurs et de promeneurs présente plusieurs difficultés en rapport avec la vulnérabilité des forêts méditerranéennes. Par des pratiques à risques (fumer ou faire des feux de camp malgré des interdits), ces personnes peuvent déclencher un incendie. Elles peuvent se retrouver piégées par le feu et la rapidité du développement de l’incendie, les empêchant d’atteindre des zones de repli et de sécurité.

Pour informer des niveaux d’accès, les préfectures disposent de pages dédiées sur leurs sites internet ainsi que des numéros spéciaux à consulter. En temps réel, ils indiquent le classement journalier de chaque massif répertorié. (site https://www.prevention-incendie66.com/)

Pour information - Quelques chiffres

Données sur les incendies sur la période 2000 – 2020 dans les départements méditerranéens de la région Occitanie (issues de la base de données Prométhée)