Historique

Mis à jour le 01/10/2013

Dans les Pyrénées-Orientales, une grande partie des mouvements de terrain est déclenchée par les inondations notamment. En effet, le ruissellement de l’eau entraîne des ravinements des sols et son infiltration dans la roche génère une pression qui favorise la chute des blocs instables.

Cette liste non-exhaustive a donc été divisée en deux parties.

Mouvements de terrain consécutifs à un aiguat

> Crue du 8 au 14 octobre 1421
Le chemin allant d’Olette au Capcir est emporté.

> Crue des 16 et 17 octobre 1763
Les lames torrentielles emportent des terres agricoles et arrachent les arbres dans 23 communes du Conflent dont Ayguatébia, Prats de Mollo, Canaveilles et Clara. Les terres labourables et les récoltes disparaissent. De plus, le tremblement de terre qui se produit le 16 au Canigou et dans les alentours de Prats de Mollo provoque des chutes de rochers qui obstruent les vallées.

> Crue des 27 et 28 septembre 1772
Cette inondation entraîne, elle-aussi, des ravinements de champs dans le Conflent. A Clara la roche apparaît (terres emportées).

> Orage du 25 août 1844
C’est surtout le nord de l’arrondissement de Prades qui a été touché.
La RN 116 a été endommagée entre Villefranche et Thuès. La route a été recouverte par 80 cm de terre. Entre Thuès et le lieu-dit "les Graüs", les éboulis déjà présents au pied de la montagne se sont remis en mouvement, ce qui interrompt la circulation.

> Orages des 14 et 15 juin 1845
Entre Olette et Thuès, les orages ont provoqué de nombreux éboulements qui ont rempli les fossés des routes et interrompu la circulation en plusieurs endroits.

> Crue du 20 mai 1868
A Molitg les Bains, un énorme rocher tombe de la montagne sur une cabane et tue un homme qui s’y était réfugié.

> Orages des 17 et 18 octobre 1872
Au niveau du col de Puymorens, la route profondément ravinée sur 900m, s’est affaissée en un point. Cette même route est envahie par la terre et les pierres amenées par l’eau aux abords de Porté.

> Crue des 13 et 14 janvier 1898
La circulation est interrompue sur la RN 115 entre Prats de Mollo et Arles sur Tech par environ 200 m3 de roches détachées au point routier 27,9.

> Crue du 28 juin 1902
La vallée du Carol, depuis les communes de Porté et de Porta jusqu’à l’Espagne, est ravinée par les pluies. Des glissements se traduisant par des avalanches de terres et de matériaux arrachés se produisent donc sur les flancs de la vallée.
A Porté, des éboulements tuent 600 moutons et 20 chevaux. De nombreux terrains sont ravinés et les récoltes emportées. A Porta, d’autres éboulements ensevelissent des propriétés et détruisent les récoltes.
Des portions de la RN 20 sont emportées au niveau du hameau de Ruitès, interrompant la circulation.

> Crue du 13 décembre 1902
La crue a creusé deux grandes brèches de 70 m chacune en rive droite de l’Agly.

> Crue du 12 octobre 1907
Les précipitations ont engendré des écroulements des rives du canal de Bohère à Serdinya. Le volume des matériaux tombés a été évalué à 1220 m3.
De nombreuses érosions se sont produites dans le bassin du Riuferrer.
Un éboulement sur le versant droit du torrent de Cortal Priado tue quatre bûcherons.

> Crue du 29 septembre 1913
Palau del Vidre subit de forts ravinements sur l’ensemble de son territoire. Des éboulements coupent la route et interrompent la circulation entre Port-Vendres et Cerbère. Mais la commune la plus touchée est Cerbère avec la mort de 14 personnes ensevelies sous leur maison écroulée et 7500 m3 de matériaux charriés.
A Ortaffa, la crue provoque l’ouverture de six brèches 5 à 20 m de longueur.

> Crue du 20 février 1920
Le Boulès emporte plusieurs centaines de mètres de voie ferrée et la Têt creuse des brèches dans les levées d’accès au pont d’Ille. Une nouvelle crue, pourtant moins importante, ravive ces brèches le 30 octobre suivant.

> Crue de 1924
Un glissement se produit à Olette, au lieu-dit "Baüs de Polles". Il provoque la rupture d’un canal sur 13 m.

> Crue du 3 mars 1930
A Souanyas, un glissement part de la montagne en face de la gare d’Olette, au lieu-dit "la Llisère". Les versants étaient soumis à des mouvements depuis quelques années et surveillés par le Service Hydraulique. Il emporte une partie du lit du canal du Bac de Joncet dans le lit de la Têt.
A Targassonne, le chemin de la Serre est raviné sur 400 m, le rendant inaccessible. Les pluies de 1929 l’avait déjà endommagé.
A Perpignan, des éboulements obstruent la voie ferrée allant vers Cerbère sur 1500 m. Celle reliant Elne à Arles sur Tech est coupée au passage à niveau d’Ortaffa.
En Vallespir, les berges du canal d’arrosage de Céret sont érodées par des glissements de terrain depuis le Mas de Can Parot à Palalda jusqu’au lieu-dit "Camp Grau" à Maureillas. Il est même coupé en plusieurs endroits.

> Crue du 14 au 21 décembre 1932
D’importants éboulements se produisent à Valmanya coupant le chemin vicinal reliant la commune à Los Masos. Oreilla est menacé par un glissement de terrain de 50 cm de hauteur sur 10 m de longueur. Il aurait été déclenché par une couche d’argile en profondeur qui, à cause des précipitations, est devenue instable.
Une enquête menée pour déterminer les mesures de protection à prendre indique que le glissement ne risque pas de se remettre en mouvement.
A Fontpédrouse, quatre glissements de terrain se sont produits sur les versants de la montagne en rive droite du torrent de la Riberolle. Ils se trouvent au niveau du bassin de prise d’eau du canal de l’usine de Fontpédrouse, en amont de l’établissement de bains de Saint Thomas et au niveau des ponts en amont et en aval de l’établissement. Ces mouvements de terrain sont dus à l’instabilité des roches.

> Crue du 17 octobre 1940
L’évènement majeur causé par cette crue est le mouvement de terrain de la Baillanouse. A proximité de ce site, d’autres glissements se mettent en mouvement, comme à la Pouillangarde (2 km en aval de Prats de Mollo) où 1 million de m3 de terre et rochers sont tombés.
Au Mas de la Plane, un hangar s’effondre. Mais dans toutes les zones touchées, les érosions sont très importantes du fait du ruissellement et de l’infiltration de l’eau.
Il a été évalué que le Tech a charrié 15 millions de tonnes de matériaux et que 2 000 ha des meilleures terres agricoles ont été détruits et 15 000 ha d’autres terres cultivables ensablés ou ravinés.
Les versants subissent des glissements de terrains et des jaillissement de résurgences, des rupture ou des créations de barrages naturels dans les thalwegs et à des montées vertigineuses dans les lits fluviaux.
A Corsavy, une crevasse se forme dans l’après-midi du 17.

> Crue du 28 avril 1942
Des glissements de terrain déclenchés par la crue de 1940 sont réactivés. L’un d’eux tue une personne.

> Crue des 29 et 30 novembre 1968
A Can Partère, un glissement de terrain coupe la RN 115 sur une centaine de mètres, interrompant la circulation pour plusieurs semaines.

Mouvements de terrain non-consécutifs à un aiguat

> 19 février 1838
Une secousse sismique de 5 à 6 secondes provoque un éboulement au niveau de la montagne qui se trouve au sud de Saint Paul de Fenouillet.

> 19 juin 1856
Sur la commune de Montferrer, un éboulement se produit et détruit deux maisons. Deux personnes sont ensevelies. De plus, le chemin vicinal reliant Arles sur Tech à Montferrer est crevassé en de nombreux endroits. Ce mouvement de terrain est dû aux précipitations qui sont tombées les jours précédents et à un conduit d’irrigation qui a entraîné des infiltrations d’eau dans la roche.

> 20 mars 1858
Entre Porta et Quès, des avalanches ont emporté des pierres et rochers qui obstruent la route relient les deux communes en trois points.

> Avril 1869
La route impériale n°115 est coupée entre Le Tech et le pont de Valmanya, au lieu-dit "Cobe des Maures" à cause d’un éboulement de rochers.

> 1915
Un glissement a lieu à Olette. Il emporte une portion de 36 m du canal "Rec de la ville". Il est prévu de transformer le canal en tunnel pour éviter les éboulis mais en 1924, un nouveau glissement détruit la cuvette du canal.

> 28 novembre 1920
Un tremblement de terre dans les Pyrénées Ariégeoises et l’ouest du Languedoc a pour conséquence des mouvements de terrain à Marquixanes.

> Avril 1930
A Casteil, des glissements et éboulements détruisent le lit du canal d’arrosage de Col de Jou en amont du village. Ces détériorations sont dues à des chutes de neige et des précipitations importantes.

> 15 mai 1971
Sur la commune de Porté-Puymorens, un glissement de terrain se produit en haut d’un talweg, en rive gauche du ravin de l’Exergue.
A la suite des sondages effectués par la DDE, il est déduit que les roches peuvent encore bouger dans certaines zones du glissement, menaçant la RN 20 et que le risque d’éboulement dans le ravin de l’Exergue existe toujours.
Il est donc décidé de construire un mur de soutènement et de canaliser les arrivées d’eau.

> Septembre 1971
Un éboulement au Perthus coupe la RN 9 entre le Boulou et le Perthus.

> 22 septembre 1971
A Céret, une masse importante de roche chute au lieu-dit "les Embaousadas" (entre Reynès et Céret). La circulation est interrompue entre minuit et 6h.

> 15 novembre 1989
Un nouvel éboulement a lieu sur la RN 9 au Perthus, au niveau de l’entrée du parking. Il est plus important que le précédent et forme un bouchon de 7 m de long sur 3 m de haut.

> 27 septembre 1992
Au lieu-dit "le Villa" à Reynès, des blocs de roche chutent sur la voie communale menant à Reynès.

> 2001
Des éboulements de rochers sur le Canigou entraîne la fermeture de sentiers de randonnée. Les chutes de blocs étant devenues trop dangereuses, l’accès au Canigou par le chemin du Llech est interdit par arrêtés préfectoral et municipal entre le 4 mai et le 15 juin et le chemin du Balatg l’est pendant tout l’été. Les abords de ses chemins et de leurs rivières sont également interdits aux promeneurs, etc...
Par contre, d’autres sentiers peuvent être empruntés pour atteindre le sommet du Canigou.
Des travaux ont été réalisés dans ces zones. Il s’agit de purges qui ont été faites pour faire tomber les rochers instables. En général, des travaux d’entretien sont effectués à la fin de chaque hiver. Mais cette année, les travaux seront beaucoup plus importants étant donné le risque.
Les chutes de blocs sont dues essentiellement aux conditions météorologiques du printemps : des températures élevées qui ont accéléré le dégel et provoqué une forte montée de sève. Ces deux actions ont entraîné des pressions sur les roches et donc augmenté leur fissuration et leur instabilité.