Dans les enquêtes d’opinion, le bruit vient parmi les premières nuisances citées par les français. Celui des transports est fortement ressenti.
La loi sur le bruit du 31 décembre 1992 a mis l’accent sur la protection des riverains des infrastructures de transports et a introduit de nouveaux dispositifs réglementaires :
Le tableau proposé ci-dessous donne l’échelle de quelques niveaux sonores courants.
Bien entendu, pour évaluer le danger représenté par un son pour l’oreille, il doit être relié à la durée d’exposition subie, à la distance à la source... Cependant, il présente l’intérêt de "donner une idée" des niveaux atteints.
130 - 140 dB | Seuil intolérable |
120 dB | Réacteur d’avion à 10 m |
110 dB | Atelier de chaudronnerie |
100 dB | Marteau-piqueur à 2 m |
90 dB | Atelier de tissage |
80 dB | Rue très bruyante avec circulation automobile forte |
60 dB | Conversation vive |
50 dB | Musique douce |
40 dB | Conversation normale |
30 dB | Résidence tranquille |
20 dB | Studio d’enregistrement |
10 dB | Laboratoire d’acoustique |
5 dB | Chambre muette |
La sonie concerne la "force sonore" au sens physiologique (impression de force sonore).
La sensibilité de l’oreille est une variable de la fréquence ; ainsi, tandis qu’à 4000 Hz. une pression acoustique de moins de 2.10-5 Pa suffit à provoquer une sensation auditive, à 50 Hz, une pression de 2.10-2 Pa est nécessaire, soit 1000 fois plus.
De même, le seuil de douleur est variable en fonction des fréquences, selon une variation similaire avec des pentes bien moindres.
Il est ainsi possible de définir des courbes d’isosensation pour des niveaux sonores donnés à 1000 Hz appelés phones.
Il est par exemple observé que pour des fréquences allant de 1000 à 6000 Hz, les sons paraissent beaucoup plus forts, alors que les niveaux de pression acoustique sont égaux.
L’oreille n’a pas la même sensibilité pour toutes les fréquences audibles : ainsi, un son de 50 dB et de fréquence 1000 Hz produit une sensation auditive plus forte qu’un son de 50 dB à la fréquence 100 Hz.
Pour tenir compte de cette particularité du système auditif, des filtres sont utilisée, qui pondèrent les niveaux en fonction des fréquences, à partir des courbes d’isosonie.
Plusieurs filtres sont utilisés, le plus commun étant le filtre A.Le nouveau niveau tenant compte de cette pondération est alors exprimé en dB(A). On obtient ainsi une grandeur physiologique pour le niveau sonore, et non plus seulement une grandeur physique.
L’importance de cette pondération est considérable. En effet, des bruits de très basses fréquences, qui peuvent atteindre plus de 140 dB dans un TGV entrant dans un tunnel, ne semblent pas dangereux pour l’audition (ce qui ne signifie pas qu’ils sont sans effet sur la santé).
De même, le "beat" (basse fréquence) émis par la grosse caisse d’une batterie, qui traverse les murs et est perçu par les voisins des discothèques n’est pas dangereux pour l’ouïe, malgré la gêne qu’il représente.
L’énergie d’un son est proportionnelle à son niveau et à sa durée, de même que les dégâts d’une brûlure seront proportionnels à la durée d’exposition et à l’intensité du rayonnement.
Il faut donc prendre en compte ces deux paramètres. Pour cela, on définit un niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré A, noté LAeq, qui tient compte de la durée d’exposition au bruit.
En effet, des sons impulsifs de fort niveau (130 dB) peuvent être tolérés sans dommage tandis que l’exposition prolongée à des niveaux dépassant 85 à 90 dB(A) mettent en danger l’audition.
L’oreille est un mécanisme de précision relativement fragile et les déficiences auditives occasionnées par des traumatismes sonores sont des affections définitives que la médecine est impuissante à réparer. Il n’existe aujourd’hui aucune solution du problème a posteriori.
Le danger représenté par une exposition au bruit dépend de deux facteurs : le niveau sonore, et la durée d’exposition.
Cependant, les couples niveau sonore/durée d’exposition à risques sont mal connus aujourd’hui.
De plus, alors qu’une ambiance sonore de 85 dB(A) est dangereuse pour le système auditif, la sensation de douleur n’apparaît qu’à partir de 120 dB(A), ce qui laisse une vaste zone d’exposition à risque sans que l’organisme n’en soit alerté...